Découverte de la Fondation Martin Bodmer

La visite, organisée dans le cadre du programme de formation de l’association, s’est déroulée sous la conduite, compétente et teintée d’humour, du vice-directeur de l’institution, Nicolas Ducimetière.

Installée dans une belle propriété, la Fondation a été créée en 1971 par le collectionneur zurichois Martin Bodmer (1899-1971). Son activité s’articule autour du concept de littérature universelle (Weltliteratur). Développé par Goethe, ce concept entend conserver toutes sortes de textes fondamentaux de l’humanité et de tous âges. Martin Bodmer, qui fut aussi vice-président du Comité international de la Croix-Rouge, a laissé un héritage remarquable. La Fondation, qui est inscrite au registre «Mémoire du monde» de l’UNESCO, compte plus de 150’000 documents: papyrus, manuscrits, incunables, éditions originales, dessins ou encore documents archéologiques. Ces témoins de l’histoire sont accessibles aux chercheurs depuis les années 70 et au public, dans un musée, depuis 2003.

 

Cet espace muséal, sis sur deux étages, conçu par l’architecte tessinois Mario Botta, est aménagé de manière à préserver les documents exposés. Les locaux sont plongés dans la pénombre, mais l’éclairage s’intensifie au passage des visiteurs, a expliqué Nicolas Ducimetière. Les vitrines, qui ont leur propre climatisation, disposent de présentoirs en métal. Appelés ici «palmiers», ils sont pourvus de bras articulés qui permettent de présenter les livres, élégamment et avec facilité, comme des papillons.

L’exposition temporaire complète l’exposition permanente. Intitulée «La Fabrique de Dante», la présentation actuelle a été mise sur pied pour marquer le 700e anniversaire de la mort de Dante Alighieri, un des personnages clé de la collection de la Fondation. En effet, à deux exceptions près, celle-ci possède tous les objets exposés pour l’occasion. Plongé lui aussi dans une pénombre adéquate, cet espace comprend une des tables tactiles que l’institution utilise pour sa médiation culturelle. En dépit de la pandémie, grâce aux écoles, la Fondation a pu accueillir 13’000 personnes l’an passé sur les 20’000 en moyenne. Prévue en 2023, la prochaine exposition temporaire sera consacrée aux trésors enluminés de Suisse.


La visite s’est poursuivie par la présentation des nouveaux locaux de la Fondation inaugurés en 2020. Les participants ont eu un aperçu du travail que les quelque vingt collaborateurs et collaboratrices de la Fondation accomplissent pour remplir leur mission qui est de conserver, de restaurer et d’accueillir. Un local climatisé, offrant un vaste dégagement visuel sur l’extérieur, reçoit désormais les chercheurs, les étudiants ou les participants de projets collectifs. Une petite cafétéria est à disposition des visiteurs. Le passage souterrain entre les bâtiments a été agrandi afin d’éviter les ruptures de charge lors du transport des objets. Celui-ci se fait sans l’aide des mains avec des chariots. Une nouveauté importante est l’installation d’un atelier de restauration aux normes usuelles. Conservatrice-restauratrice, Sandra Vez apprécie en particulier la modularité rapide qu’offre ce nouvel espace.  


Lors de l’apéritif organisé au terme à la visite, Cécile Vilas a remercié l’institution pour son accueil, relevant le «privilège» que les membres de la SIGEGS eu de pouvoir la visiter. Elle a dit avoir eu «le souffle coupé» par la richesse de ce patrimoine graphique et manuscrit.


Miroslaw Halaba

Journaliste indépendant

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