La Stratégie Protection des biens culturels à Genève

La Stratégie Protection des biens culturels à Genève – visite en compagnie de Nelly Cauliez

 

C’est au Dépôt patrimonial de la Ville de Genève qu’avait rendez-vous la vingtaine de participantes et participants à l’événement SIGEGS qui proposait de découvrir la stratégie genevoise de protection des biens culturels.

 

Tout d’abord saluées par Madame Cécile Vilas, présidente SIGEGS, les personnes présentes ont été accueillies par Madame Nelly Cauliez, Conseillère pour la conservation et responsable de la Protection des Biens Culturels (PBC) pour la Ville de Genève. Celle-ci leur a présenté la stratégie PBC, dont la base repose sur les expériences vécues suite aux destructions massives ayant eu lieu durant les 1ère et 2e guerre mondiale.

 

Madame Cauliez a précisé qu’à côté de la Convention de La Haye, qui pose le cadre de la protection des biens culturels en cas de conflit armé, la Suisse dispose de sa propre loi pour la protection des biens culturels, datée de 1966 et adaptée en 2015, notamment en raison des catastrophes climatiques.

 

La Ville de Genève a particulièrement été active au niveau de la PBC ces dernières années, notamment en créant un comité PBC en 2009 et en développement des outils innovants reconnus à l’internationale. Pour citer quelques chiffres au niveau genevois, environ 28 millions de biens culturels sont conservés au sein des institutions de la ville, et cette dernière recense 27 sites de stockage.

 

Madame Cauliez est revenue sur les principaux sinistres ayant engendré d’énormes dégâts au niveau du patrimoine culturel à Genève, notamment des incendies, des dégâts d’eau ou encore des vols. Afin de se préparer au mieux à la gestion de tels événements, le comité PBC a vu le jour et 7 grands axes ont été défini :

 

1.    Connaître les risques réels

2.    Prioriser les collections

3.    Mettre en place un plan d’urgence

4.    Se former

5.    Outils numériques de conservation des données, de traçage

6.    Acquérir du matériel PBC

7.    Réaliser des exercices


Des plans d’urgence ont été développés conjointement avec les pompiers, avec le même processus que ceux utilisés par les équipes d’intervention d’urgence. Des fiches de sauvetage ont été rédigées avec les détails concernant les biens et le plan d’approche afin d’être le plus efficace possible en cas d’urgence.

 

De plus, des exercices mettant en scène des sinistres grandeur nature sont réalisés chaque année afin de pouvoir vérifier toutes les techniques de sauvetage. En moyenne, on compte 1 sinistre par année à Genève, que ce soit un incendie, un dégât d’eau, une tempête ou encore des nuisibles.

 

La PBC genevoise est également active à l’internationale et a déjà pu apporter son expérience et son aide dans différents cas, notamment suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris et en marge de la guerre en Ukraine, ou encore dans la mise en place d’une stratégie PBC pour la Belgique. Une matrice de plan d’urgence pour les institutions est en train d’être réalisée et sera probablement disponible l’an prochain.

 

Suite à ces explications, le groupe a eu l’opportunité unique de visiter certains locaux du Dépôt patrimonial de la Ville de Genève où un incroyable patrimoine culturel est conservé.

 

Les participant·e·s se sont ensuite déplacés jusqu’au Conservatoire et Jardin botaniques où la Berce PBC a été présentée par Madame Cauliez. Il s’agit d’un container qui peut être amené rapidement sur le lieu du sinistre par les pompiers et qui constitue une véritable trousse de premiers secours pour les biens culturels en danger. On y trouve un matériel très divers comme des gants, casques, papier ménage etc. et elle est répartie en deux espaces : l’espace stockage (matériel) et l’espace bureau. La Berce a coûté CHF 113’000.- (80’000.- pour la boîte et 33’000.- pour le matériel). Elle peut être mise à disposition des institutions sur demande. Une seconde Berce, financée par la protection civile, devrait être disponible l’an prochain.


L’événement s’est terminé de manière conviviale autour d’un apéritif proposé par le restaurant Amarante au sein du Jardin botanique.

 

La présentation de Madame Cauliez peut être téléchargée en cliquant ici.

 

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